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Affections

Conseils pour voyager avec des médicaments

Vous passez la frontière avec des médicaments contre le VIH, la PrEP ou des hormones ? Lisez d’abord ceci


Écrit par Paul Gallant
October 30, 2025 dernière mise à jour November 4, 2025

Conseils pour voyager avec des médicaments cover image
Credit: Liam Crockard/Script

Que vous voyagiez avec des médicaments contre le VIH, la PrEP, des hormones ou autres, la dernière chose dont vous avez besoin est de subir le jugement des services de sécurité de l’aéroport—ou bien d’oublier quelque chose dont vous avez besoin.

Les médicaments contre le VIH, en particulier, sont délicats à transporter, car même si les lois sont moins nombreuses qu’auparavant, certains pays continuent de restreindre l’entrée ou le séjour des personnes vivant avec le VIH, et les médicaments peuvent être interprétés comme une preuve de séropositivité. Nous souhaitons que vos voyages se déroulent en toute quiétude, donc nous avons demandé des conseils à quelques experts sur la façon de voyager avec des médicaments.

Faites des recherches sur le pays que vous visitez

Les politiques frontalières changent et s’adaptent, il est donc important de se renseigner sur les conditions actuelles, explique Avi Cheema, avocat spécialisé en immigration à la HIV & AIDS Legal Clinic Ontario (HALCO). Des sites web tels que HIV Travel, ONUSIDA et NAM aidsmap fournissent de bonnes informations. En cas de doute, vous pouvez contacter l’ambassade de votre pays dans le pays que vous envisagez visiter. En général, l’Europe occidentale et centrale ne pose pas de problème lorsqu’il s’agit d’autoriser l’entrée de personnes séropositives, explique Cheema, bien que « la Russie ne soit pas un endroit où l’on voudrait voyager avec des médicaments contre le VIH ou la PrEP, ou simplement en tant que personne queer ou trans ».

L’Amérique du Nord, l’Amérique latine, les Caraïbes, l’Asie du Sud et du Sud-Est (à l’exception de Brunei), l’Asie de l’Est (à l’exception de la Chine) et l’Océanie ne posent généralement pas de problème pour l’entrée et les séjours de courte durée, selon aidsmap. L’Afrique du Nord et le Moyen-Orient ont tendance à être plus restrictifs ; à l’heure actuelle, une personne séropositive peut se voir refuser l’entrée en Irak, en Jordanie, dans les Émirats arabes unis et au Yémen. Des règles différentes s’appliquent aux séjours de longue durée, comme l’explique Cheema ci-dessous.

Outre le statut de séropositivité, certains médicaments peuvent être réglementés différemment d’un pays à l’autre ; un médicament courant dans votre pays d’origine peut être illégal dans un autre. Si vous avez des doutes sur ce que vous prenez, il peut être utile de vérifier auprès de votre ambassade. Même dans les pays qui autorisent le cannabis à des fins médicales ou récréatives, il est généralement illégal de franchir une frontière internationale en sa possession sans permis.

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Faites-vous vacciner et tester avant votre départ

En cette période de pandémie/post-pandémie, les exigences en matière de vaccin COVID-19 sont déjà une priorité. Le site web Sherpa propose des informations actualisées et faciles à consulter sur les exigences de chaque pays. Mais n’oubliez pas que votre pays de destination peut également exiger d’autres vaccins. Selon votre pays d’origine, le vaccin contre la fièvre jaune, par exemple, peut être exigé par certains pays africains. Si vous avez une raison d’être exempté de certains vaccins, apportez une note de votre médecin l’expliquant.

Un examen de santé sexuelle avant le départ peut également réduire le stress. Selon Dane Griffiths, directeur de la Gay Men’s Sexual Health Alliance, basée à Toronto, il peut être plus difficile et plus coûteux de se faire soigner dans un autre pays pour un problème qui pourrait être facilement réglé chez soi avant le départ.

Assurez-vous d’avoir tout ce dont vous avez besoin

Il est généralement possible de voyager avec une réserve de médicaments de 30 jours, que vous devrez peut-être organiser à l’avance avec votre médecin et votre pharmacien. Le Canada, par exemple, impose une limite de 90 jours. Si vous découvrez que vos médicaments ne sont pas autorisés dans votre pays de destination, demandez à votre médecin de vous proposer une alternative. « Prenez suffisamment de médicaments pour toute la durée de votre séjour, puis ajoutez quelques jours pour tenir compte d’éventuels retards lors de votre retour dans votre pays d’origine », précise Griffiths. « Nous avons vu l’hiver dernier des personnes bloquées dans des endroits pendant de très longues périodes et vous ne voulez pas interrompre, par exemple, votre traitement contre le VIH ou tout autre traitement que vous suivez. »

Conservez vos médicaments dans leur emballage d’origine et apportez vos ordonnances

Selon Griffiths, vous ne devez pas faire quoi que ce soit qui puisse susciter des interrogations de la part des services d’immigration, ni avoir à expliquer ce qui figure sur une étiquette. Ne mettez donc pas vos pilules dans des distributeurs fantaisistes ou autres. Il doit être évident au premier coup d’œil qu’il s’agit de médicaments et qu’ils ont été prescrits. « Il s’agit de réduire la suspicion », précise-t-il. Les médicaments liquides ne sont pas soumis aux règles relatives à la possession de liquides à bord des avions : présentez-les aux agents de sécurité à l’extérieur de votre bagage à main. Et bien sûr, pendant le voyage, gardez avec vous les médicaments dont vous avez besoin.

Dans la plupart des pays, les seringues non utilisées sont autorisées dans le bagage à main lorsqu’elles sont accompagnées de médicaments injectables, mais vous devez les déclarer au contrôle de sécurité et il est fort probable que l’on vous demande une lettre de votre médecin.

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Attention aux décalages horaires et aux autres facteurs susceptibles de modifier l’effet d’un médicament.

Certains médicaments doivent être pris à des heures précises. Ainsi, si vous vous trouvez dans un autre fuseau horaire, programmez un rappel pour prendre votre pilule de 20 heures, quelle que soit l’heure locale équivalente. S’il s’agit d’un séjour de longue durée et qu’il est plus facile de prendre un médicament à un moment de la journée plutôt qu’à un autre, votre médecin peut vous suggérer de changer progressivement l’heure à laquelle vous prenez votre médicament. L’altitude et le climat peuvent également modifier l’effet de vos médicaments.

Divulguez seulement le nécessaire, mais ne mentez pas

Même si vous voyagez avec des médicaments contre le VIH ou des médicaments qui soulèvent des questions sur votre genre ou votre orientation, ne vous sentez pas obligé·e de révéler automatiquement votre statut ou votre identité. Si vous êtes interrogé·e directement sur votre statut sérologique, Cheema conseille aux voyageur·euse·s d’être honnêtes. Les restrictions à l’entrée et aux séjours de courte durée ne sont parfois pas appliquées ; votre voyage peut être terminé avant que les exigences en matière de dépistage du VIH n’entrent en vigueur. Les choses se compliquent pour les séjours de longue durée, car des pays comme la Jordanie ou l’Arabie saoudite exigent un test de dépistage du VIH pour les personnes qui y travaillent et y vivent. Si vous avez menti lors de votre entrée sur le territoire et qu’un test révèle par la suite que vous êtes séropositif·ve, les conséquences peuvent être plus graves. Il en va de même dans des pays plus souples comme le Canada. « Si vous n’êtes pas honnête avec le douanier, disons que vous venez en tant que touriste et que vous ne divulguez pas votre statut sur une demande ou autre, vous décidez plus tard de rester plus longtemps ou de faire une demande de résidence permanente. Vous devrez alors passer un examen médical d’immigration et, au Canada, nous avons ce concept de fausse déclaration en droit de l’immigration, qui pourrait nuire à votre demande », explique Cheema.

Attention aux renouvellements à l’étranger

Ne pensez pas que vous pourrez obtenir vos médicaments dans un autre pays. Dans certains cas, votre ordonnance peut être moins chère et plus facile à obtenir dans un autre pays — le tourisme médical existe bel et bien. Méfiez-vous des médicaments contrefaits et des conseils de médecins et de pharmacien·ne·s qui contredisent ceux de votre professionnel de la santé. Si vous ne savez pas à qui faire confiance, tenez-vous-en à des fournisseurs classiques tels que les chaînes de pharmacies. Et vérifiez dans votre assurance voyage ce qui est couvert.

 

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